Voyages
Recommandations générales
En cours de grossesse, les voyages en zone « tropicale » sont déconseillés pour plusieurs raisons :
- Gravité du paludisme, majorée par l’état de grossesse (retentissement maternel et fœtal).
- Gravité du Zika (risque fœtal).
- Risques d’autres infections (fièvre jaune, dengue, chikungunya, parasitoses, etc…).
- Conditions sanitaires.
Si le voyage ne peut être différé toutes les mesures prophylactiques nécessaires doivent être prises :
- Vaccination.
- Protection contre les piqûres de moustiques et de tiques par les répulsifs.
- Chimioprophylaxie antipaludique.
- Anti-diarrhéiques.
- Produits de désinfection de l’eau.
- Transport aérien prolongé.
- Mal des transports.
Les personnes se rendant dans des zones où circulent les virus du chikungunya, de la dengue ou du zika, comme actuellement dans de nombreux pays d’Amérique latine, les Antilles françaises, la Guyane et l’Océan indien, doivent se protéger des piqûres de moustiques sur place.
Les personnes qui résident dans les 30 départements français où le moustique tigre est implanté doivent aussi se protéger des piqûres de moustiques (principalement le pourtour méditerranéen et le sud-ouest de la France).
Si vous ressentez les symptômes suivants en voyage ou à votre retour en France : fièvre brutale ou modérée, asthénie, douleurs musculaires ou articulaires, maux de tête, conjonctivite, éruption cutanée (zika), consultez rapidement un médecin en mentionnant votre séjour aux Antilles ou dans tout pays à circulation de dengue, chikungunya, zika et autres arboviroses.
Vaccination
Aucune toxicité sur le fœtus n’a été montrée avec les vaccins. On considère cependant qu’il est préférable de reporter les vaccinations après l’accouchement, sauf lorsqu’elles sont nécessaires en raison de circonstances particulières (voyage à l’étranger, épidémie, etc…).
Si le voyage ne peut être reporté, la vaccination contre la fièvre jaune doit être effectuée quel que soit le terme de la grossesse.
Dengue, chikungunya et zika
Le moustique tigre (Aedes albopictus) capable de transmettre la dengue, le chikungunya et le zika peut piquer toute la journée. C’est un moustique originaire d’Asie désormais implanté dans 30 départements français.
En prévision de la sortie d’hibernation du moustique tigre prévue dès le mois de mai, il faut recommander aux femmes enceintes des mesures de protection telles que le port de vêtements longs, l’emploi de répulsifs et de moustiquaires.
En cas de voyage impératif d’une femme enceinte ou en âge de procréer en zone d’endémie ces mêmes conseils s’appliquent : imprégnez les vêtements de répulsifs, disposez des moustiquaires imprégnées de répulsifs dans l’habitat.
Si vous n’êtes pas enceinte, prenez une contraception efficace le temps de votre voyage et le mois suivant.
Paludisme
Certains groupes de voyageurs, en particulier les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes au système immunitaire affaibli, sont plus exposés au risque de maladie grave s’ils contractent le paludisme. Les femmes enceintes devraient éviter de se rendre dans des zones de transmission du paludisme. Si le voyage ne peut être évité, il est très important de prendre des mesures de prévention efficaces.
Les moustiques qui transmettent le paludisme piquent habituellement entre le coucher et le lever du soleil.
Maladie de Lyme
La maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est transmise lors d’une piqûre de tique infectée par une bactérie de la famille des spirochètes. Toutes les tiques ne sont pas infectées et l’infection est souvent sans symptôme. Cependant, elle peut provoquer une maladie parfois invalidante (douleurs articulaires durables, paralysie partielle des membres, etc…). La maladie n’est pas contagieuse.
Les tiques sont répandues partout en France, surtout en dessous de 1 500 m d’altitude. Elles vivent dans des zones boisées et humides, les herbes hautes des prairies, les jardins et les parcs forestiers ou urbains. Les contaminations humaines sont plus fréquentes à la période d’activité maximale des tiques, en France entre le début du printemps et la fin de l’automne.
Afin de délivrer une information de prévention sanitaire sur les piqûres de tiques, leurs conséquences et les moyens de s’en protéger, et de recueillir des données d’exposition aux piqûres de tiques (type d’environnement, période de l’année, activité à risque), le Ministère des Solidarités et de la Santé, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et leurs partenaires, lancent l’application « Signalement TIQUE ».
Protection contre les piqûres de moustiques et de tiques
La protection contre les piqûres de moustiques ou de tiques associe plusieurs mesures applicables à la femme enceinte :
- Porter des vêtements longs imprégnés de pyréthrinoïdes ou de répulsifs.
- Utiliser des insecticides (tortillons fumigènes à l’extérieur, diffuseurs électriques, etc…).
- Utiliser des moustiquaires imprégnées de pyréthrinoïdes.
- Utiliser des répulsifs sur les parties découvertes du corps.
Les répulsifs peuvent être utilisés chez la femme enceinte. L’efficacité, la durée d’action et la sécurité d’usage des répulsifs dépendent notamment de leur concentration. Il est important de respecter les recommandations d’utilisation du fabricant en ce qui concerne la fréquence des applications. Les répulsifs ne doivent pas être appliqués sur les muqueuses ou les lésions cutanées étendues.
Chimioprophylaxie antipaludique
En cas de séjour en zone d’endémie palustre, la prophylaxie du paludisme est nécessaire quel que soit le terme de la grossesse et doit être efficace. Elle doit associer une protection contre les piqûres de moustiques et une chimioprophylaxie adaptée au lieu du séjour.
Les zones impaludées sont classées en groupes en fonction de la résistance du parasite à la chloroquine. L’OMS distingue 3 groupes pour lesquels le traitement préventif (par comprimés) du paludisme diffère. Quel que soit le médicament indiqué, il n’est délivré que sur ordonnance médicale, il présente des contre-indications et des interactions médicamenteuses. Un avis médical est impératif.
Anti-diarrhéiques
En cas de diarrhée aiguë sans signe de gravité, le lopéramide (Imodium®) pourra être utilisé de façon ponctuelle en 1ère intention à posologie efficace. On pourra également avoir recours aux argiles (type Smecta® ou Actapulgite®). L’utilité des antiseptiques intestinaux n’est pas démontrée dans les diarrhées aiguës.
En cas de signes de gravité, si le recours à une antibiothérapie est nécessaire, la ciprofloxacine (Ciflox®), l’ofloxacine (Oflocet®) et l’azithromycine (Zithromax®) peuvent être utilisées quel que soit le terme de la grossesse.
Produits de désinfection de l’eau
- Préférer les boissons en bouteilles capsulées, l’eau filtrée ou bouillie.
- Désinfectée l’eau avec du dichloro-isocyanate de sodium (Aquatabs®).
- Ne pas utiliser de glaçons faits avec de l’eau non désinfectée.
Transport aérien prolongé
Pour minimiser le risque thrombo-embolique lors des transports aériens en cours de grossesse, quelques mesures préventives peuvent être observées :
- Mobilisations régulières des jambes.
- Port de chaussettes ou de bas de contention.
- Hydratation.
- Prescription éventuelle d’une injection d’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) juste avant le vol, en particulier chez les femmes à risque d’accident thrombo-embolique.
Les longs voyages aériens sont déconseillés en fin de grossesse. La plupart des compagnies aériennes refusent les femmes enceintes au-delà du 7ème mois de grossesse, certaines à partir du 6ème mois.
Transport en voiture
Que ce soit pour des trajets courts (travail) ou longs (vacances), que vous soyez conductrice ou passagère, il faut être vigilant. Les accidents de voiture représentent la principale cause de décès fœtaux par traumatisme.
Quelques conseils pour bien voyager :
- Demandez l’avis d’un professionnel de santé (contre-indications).
- Choisissez dans la mesure du possible votre période de départ (évitez les périodes de grands départs en vacance, les fortes chaleurs ou les grands froids).
- Prévoir votre départ à l’avance et le préparer (surtout pour les longs trajets).
- Boucler sa ceinture de sécurité (obligatoire) correctement sous l’abdomen et non pas sur le ventre (il existe des systèmes de guidage de la ceinture) que vous soyez conductrice ou passagère.
- Laisser le volant pour les longs trajets (moins de fatigue).
- Avoir une conduite « douce » (éviter les secousses).
- S’installer confortablement bien calée contre le dossier (utiliser un coussin si besoin).
- S’hydrater régulièrement (prévoir une bouteille d’eau et de quoi se restaurer si besoin).
- Faire des pauses régulièrement toutes les une à deux heures pour se dégourdir les jambes (15 minutes).
- Préférer les trajets de moins de quatre heures.
Mal des transports
En première intention, l’utilisation de la méclozine (Agyrax®) ou de la diphenhydramine (Nautamine®) est possible quel que soit le terme de la grossesse. En deuxième intention, l’utilisation du diménhydrinate (Mercalm®) est envisageable quel que soit le terme de la grossesse.
Ebola
Depuis le début de l’année 2014, des cas de maladie à virus Ebola ont été rapportés dans quatre pays d’Afrique : Guinée, Libéria, Sierra Leone et Nigéria. Les autorités sanitaires de ces pays, en lien avec l’OMS et de nombreux Etats, dont la France, sont mobilisées pour prévenir l’expansion du virus à d’autres pays.
Conseils aux voyageurs :
A votre arrivée dans un pays où circule le virus Ebola, signalez votre séjour au Consulat de France. Dans tous les cas, suivez les recommandations des autorités locales et ne vous déplacez pas dans les zones de foyer de l’épidémie ; respectez les règles d’hygiène de base et, notamment, lavez-vous fréquemment les mains (savon ou solution hydro-alcoolique) ; évitez tout contact rapproché avec des personnes ayant une forte fièvre. La transmission du virus se fait par contact direct avec le sang ou les liquides corporels ; évitez tout contact avec des animaux sauvages, vivants ou morts ; ne consommez pas et ne manipulez pas de viande de brousse. En cas d’apparition brutale d’une forte fièvre, contactez immédiatement les services de l’Ambassade sur place ainsi qu’un médecin.
A votre retour en France, en cas d’apparition brutale d’une forte fièvre (>38,5°C) jusqu’à 3 semaines après votre retour en France, contactez immédiatement le Centre 15 en évoquant votre voyage.