Infertilité
Le don d’ovocytes est désormais possible au CHU de CAEN
Le don d’ovocytes en quelques chiffres :
- 25 centres en France
- 25 ans de don d’ovocytes en France
- 328 donneuses par an
- 190 naissances après don d’ovocytes
- 80% des couples font le choix d’aller à l’étranger
- 2000 couples sur les listes d’attente françaises
- 2 à 5 ans d’attente en France
- 3 mois d’attente à l’étranger
Une activité nouvelle à Caen
Depuis février 2013, le don d’ovocytes a débuté au CHU de Caen. Il s’agit du seul centre de Haute et Basse-Normandie qui réalise des dons d’ovocyte.
Des couples dans l’attente plusieurs années avant un don.
Une quarantaine de couples venant de toute la région Normandie sont actuellement en attente d’un don d’ovocytes à Caen.
En France, les délais d’attente sont actuellement de 2 à 5 ans et entièrement soumis au recrutement des donneuses.
La grande difficulté de cette activité réside dans le manque de donneuses. La population générale est peu informée sur le don de gamètes en général et le don d’ovocytes en particulier.
Anonymat, gratuité, volontariat
Les 3 principes fondamentaux du don d’ovocytes n’ont pas été remis en question lors de la révision de la loi de bioéthique de juillet 2011.
Un don très gratifiant pour les donneuses : les donneuses sont motivées par le plaisir de savoir qu’elles ont pu donner le bonheur à un couple d’être parents. Il s’agit souvent de femmes pour qui la maternité a été source d’un grand épanouissement. Volontiers donneuses de sang et de moelle, ces donneuses ont souvent une profession autour de la santé ou de l’enseignement. Elles ont parfois une histoire familiale qui les a sensibilisées : une mère qui a eu du mal à être enceinte, un père donneur de sperme etc…
Le don : des contraintes et des risques : les contraintes sont à la fois professionnelles et familiales. Pour le bilan initial, la patiente verra une gynécologue puis la généticienne, la psychologue, l’anesthésiste.
Une échographie et les sérologies seront réalisées.
Le traitement consiste en 10 jours de traitement par injections puis une ponction ovarienne sous anesthésie locale et neuroleptanalgésie.
Le risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne est quasi-nul étant donné le protocole de traitement, spécifique aux donneuses. Les risques sont exceptionnels : thromboses, infection ou hémorragie lors de la ponction.
Dispositifs intra-utérins et implants sous-cutanés sont conservés pendant la durée du traitement
Donneuse relationnelle ou donneuse spontanée ?
Dans 95% des cas en France, les femmes qui donnent leurs ovocytes ont été sensibilisées par un couple de leur entourage qui est dans l’attente d’un don. On parle alors de donneuse relationnelle. L’anonymat est conservé car elle donne à un couple qu’elle ne connaît pas. Certains centres incitent les couples à « recruter » une donneuse, en échange d’une diminution du délai d’attente. Les couples ont alors accès au don 6 à 12 mois après la ponction de la donneuse. Ce système leur fait gagner 6 mois à 2 ans d’attente. Cet état de fait incite les couples à recruter sur internet des femmes moyennant finances.
Ces donneuses rémunérées sous le manteau ne sont pas de bonnes candidates : elles se sentent peu concernées par le don et sont peu motivées.
Par ailleurs, l’incitation quasi-obligatoire pour obtenir une diminution du délai peut conduire à exercer des pressions par le couple sur une sœur, une cousine, une amie qui, elle, a eu la chance d’avoir des enfants. Elle peut se trouver dans une situation de contrainte morale qui l’empêche de refuser son aide à ce couple.
L’Institut de Gestion des Affaires Sanitaires (IGAS) a réalisé en 2011 un rapport sur l’état du don d’ovocytes en France et avait dénoncé les méthodes « agressives » de recrutement des donneuses, jugées non éthiques, et qui remettent en cause l’esprit de la loi : gratuité et volontariat.
Les donneuses spontanées sont les plus rares en France, mais l’IGAS insiste pour que ces dons se généralisent.
A Caen, le don n’est pas soumis au recrutement d’une donneuse par le couple.
Notre objectif à Caen : informer le plus grand nombre de femmes de la région pour augmenter le nombre de donneuses spontanées. Après chaque article paru dans les journaux locaux et régionaux, des femmes se sont présentées spontanément en consultation pour un projet de don d’ovocytes.
- 16781 accouchements en Basse-Normandie en 2012
- objectif de 64 donneuses par an (source IGAS 2011)
- il suffirait qu’une accouchée sur 260 décide de donner ses ovocytes pour couvrir les besoins régionaux
L’information des patientes par leurs médecins, notamment les gynécologues, est inscrite dans la loi.
Afin de respecter l’éthique et l’esprit de la loi, à nous d’informer les femmes jeunes et fertiles. C’est le meilleur moyen d’amener plus de femmes à réfléchir à cette démarche et éventuellement donner leurs ovocytes.
Un don qui dérange : encore mal perçu, voire un sujet tabou.
De nombreux professionnels sont gênés par l’aide médicale à la procréation en général, et le don de gamètes en particulier.
« perso, je ne donnerais pas » « j’aurais peur de le reconnaître dans la rue » « et s’il rencontrait un de mes enfants ? »
Les professionnels s’interrogent logiquement sur les problématiques éthiques du don de gamète. A chacun d’y réfléchir.
L’objectif étant de donner le bonheur à des couples de devenir parents.
Comment informer sur le don ?
A nous, professionnels, de relayer l’information, simplement et systématiquement, idéalement lors de la visite du post-partum, 2 à 3 mois après l’accouchement.
A qui en parler lors de la consultation du post-partum ?
- aux femmes de 18 à 36 ans
- en bonne santé
- avec un IMC < 30
« Avez-vous déjà pensé au don d’ovocytes ? ». Cette question peut être posée lors de la consultation post-natale.
En effet, c’est une période où les femmes comprennent particulièrement ce que représente ce don pour les couples sans enfant.
Des brochures et des plaquettes destinées aux patientes peuvent leur être remises. Elles contiennent les coordonnées du centre de don d’ovocytes et sont disponibles sur simple demande auprès du secrétariat.
N’hésitez pas à nous contacter directement et à donner nos adresses mail aux patientes.
- Unité d’AMP du CHU de Caen – Secrétariat : 02 31 27 20 59
- C. de Vienne : 06 69 62 59 07 – devienne-c@chu-caen.fr
- C. Denoual Ziad : 06 66 91 46 45 – denoualziad-c@chu-caen.fr
Nous vous proposons également de passer dans votre centre pour parler du don d’ovocytes aux professionnels de votre région.