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Médicaments

Médicaments pendant la grossesse

D’une manière générale, l’utilisation des médicaments doit être évitée au cours de la grossesse.

Une affection aiguë ou chronique peut amener le professionnel de santé à envisager la nécessité d’un traitement médicamenteux chez une femme au cours de sa grossesse.

Si un traitement s’avère nécessaire, c’est au prescripteur d’en évaluer le bénéfice/risque. La patiente ne devrait en aucun cas, prendre un médicament sans avoir préalablement pris conseil auprès d’un médecin, d’une sage-femme ou d’un pharmacien.

Une patiente peut également s’interroger sur le risque encouru par la prise de médicament.

En fonction de la période de la grossesse, certains médicaments sont susceptibles de provoquer des effets sur le développement embryo-fœtal. On distingue :

  • Les effets tératogènes (malformatifs) : qui se traduisent par la survenue de malformations chez l’embryon lors de son développement in-utero liés aux expositions en début de grossesse (la période pendant laquelle le risque est maximal correspond au 1er trimestre de la grossesse).
  • Les effets fœtotoxiques : qui se traduisent par un retentissement fœtal ou néonatal à type d’atteinte de la croissance ou de la maturation histologique ou de la fonction des organes en place (la période pendant laquelle le risque est maximal débute au 2ème trimestre de la grossesse).
  • Les effets néonataux : qui sont liés le plus souvent à des expositions survenues en fin de grossesse ou pendant l’accouchement.

Médicaments contre la douleur

L’approche du symptôme douloureux chez la femme enceinte doit être la même qu’en dehors de la grossesse. En fonction de l’intensité de la douleur et de son étiologie, un antalgique de palier 1, 2 ou 3 pourra vous être prescrit.

Rappelons qu’en cas d’exploration d’une douleur, aucun examen d’imagerie médicale standard n’est contre-indiqué durant la grossesse, quel qu’en soit le terme.

Antalgiques non opiacés (palier 1) :

Le paracétamol sera prescrit de préférence, quel que soit le terme de la grossesse. La plupart des Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien (AINS) et l’aspirine à doses fortes (≥ 500 mg/jour) peuvent être utilisés ponctuellement pendant les trois premiers mois de grossesse. Tous les AINS et l’aspirine à doses fortes (≥ 500 mg/jour) sont formellement contre-indiqués à partir de la 24ème SA (6ème mois de grossesse).

Antalgiques opioïdes faibles (palier 2) :

Le dextropropoxyphène (Di-antalvic®) ou la codéïne (Codoliprane®) seront prescrits de préférence, quel que soit le terme de la grossesse.

Antalgiques opioïdes mixtes ou Antalgiques morphiniques (palier 3) :

La morphine sera prescrit de préférence, quel que soit le terme de la grossesse.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Dès le début du 6ème mois de grossesse, vous ne devez jamais utiliser un Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien (AINS), même de manière ponctuelle.

Quels sont les médicaments concernés par cette information ?

Tous les AINS sont concernés par cette information, c’est-à-dire :

  • AINS classiques.
  • Aspirine à partir de 500 mg / jour.
  • Inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2).

Attention, certains médicaments courants ne s’appellent pas « aspirine », mais peuvent en contenir, associée ou non à d’autres substances. Lisez attentivement les notices et au moindre doute sur la nature et l’utilisation d’un médicament, parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien.

L’ensemble de ces AINS représentent une vaste classe de médicaments ayant tous le même mode d’action.

Dans quels cas un AINS pourrait m’être prescrit ?

Les AINS sont utilisés dans un grand nombre d’affections, pour soulager et/ou traiter :

  • Fièvre.
  • Rhumatismes, les douleurs articulaires, les douleurs lombaires.
  • Traumatismes musculaires.
  • Douleurs et inflammations du nez, de la gorge et des oreilles.
  • Douleurs et inflammations dentaires.
  • Douleurs et inflammations hémorroïdaires.
  • Douleurs gynécologiques.
  • Maux de tête, les migraines.
  • et dans bien d’autres cas.

Si vous êtes dans l’un ou l’autre de ces cas pendant votre grossesse, ne prenez jamais un médicament sans en avoir parlé à votre médecin ou à votre pharmacien.

Les AINS sont-ils disponibles uniquement sur ordonnance ?

Non, il existe des AINS, couramment utilisés pour traiter des douleurs d’origines diverses et la fièvre, qui sont en vente libre dans les pharmacies. C’est le cas de l’aspirine (la plupart des médicaments qui en contiennent sont disponibles sans ordonnance) et de certains médicaments contenant :

  • Kétoprofène (exemple : Toprec®).
  • Ibuprofène (exemples : Actifed® Rhume, Advil®, Nurofen®, Rhinadvil®, Rhinathiol® Rhume, Spedifen®, Vicks® Rhume, etc…).

Faites également attention aux AINS qui sont disponibles sous forme de collyre, pommade, crème ou gel pour application locale. Bien que les doses employées soient généralement plus faibles, ces médicaments doivent faire l’objet des mêmes précautions d’emploi que les autres AINS. Lisez attentivement les notices des médicaments contenus dans votre armoire à pharmacie et en cas de doute parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien avant toute utilisation.

Quels sont les risques pour mon bébé avec cette famille de médicament ?

C’est l’action de ces médicaments sur les prostaglandines qui est responsable des effets sur le fœtus ou le nouveau-né. Ces effets concernent le :

  • Cœur avec risque d’insuffisance cardiaque.
  • Rein avec risque d’insuffisance rénale.

et peuvent entraîner le décès du bébé avant ou après la naissance.

Ces effets surviennent-ils quel que soit le moment de la grossesse / quelle que soit la dose ?

Non, ce risque apparaît à partir du début du 6ème mois de grossesse. Le risque de survenue de ces effets est alors d’autant plus important que la prise est proche de la date prévue pour l’accouchement, même s’il s’agit d’une prise très ponctuelle.

Que dois-je faire si j’ai pris un AINS alors que j’ai commencé mon 6ème mois de grossesse ?

Il faut que vous arrêtiez immédiatement de prendre le médicament concerné. Même si vous n’avez pris le médicament qu’une seule fois, prévenez et consultez très rapidement votre gynécologue ou votre médecin traitant car lui seul peut juger de la conduite à tenir. Dans des situations très particulières et très rares, il peut arriver que votre gynécologue, votre cardiologue ou votre médecin traitant vous prescrive ce type de médicament. Dans ce cas, respectez strictement l’ordonnance (traitement et surveillance) de votre médecin.

Je suis enceinte de moins de 5 mois et je n’ai pas commencé mon 6ème mois de grossesse : y a-t-il un risque pour le bébé si j’ai pris l’un de ces médicaments ?

Avant 12 SA (2 mois de grossesse révolus) : il n’y a pas de risque que ces effets soient observés. Il faut cependant se reporter à la notice du médicament que vous avez pris/prenez. Entre 12 et 24 SA (entre 2 mois et 5 mois de grossesse révolus) : un traitement ponctuel semble sans conséquence néfaste. En revanche, il est déconseillé de prendre un AINS au long cours. Toutefois, si vous êtes amenée à utiliser ce type de médicament, il est préférable d’en parler auparavant avec votre gynécologue, votre médecin traitant ou votre pharmacien, qui sont à même de tenir compte de :

  • Type d’AINS.
  • Dose prescrite.
  • Durée de traitement.

Ils peuvent également vous proposer d’autres types de médicaments afin de soulager vos symptômes.

Mais dans tous les cas vous ne devrez plus prendre d’AINS après la fin du 5ème mois de grossesse.

Médicaments contre la migraine

Le plus souvent, la migraine s’améliore en cours de grossesse. Il faut distinguer le traitement de la crise et le traitement de fond.

RAPPEL

L’utilisation ponctuelle ou chronique de tous les AINS (y compris l’aspirine ≥ 500 mg/j et les inhibiteurs de cox-2) est formellement contre-indiquée à partir du début du 6ème mois de grossesse (24 SA).

Médicaments contre la toux

Il existe plusieurs classes d’antitussifs, essentiellement les opioïdes légers, les antihistaminiques anticholinergiques et les médicaments à base de plantes.

EN PRATIQUE

  • La codéine (Néocodion®) ou le dextrométhorphane (Tussidane®), opioïdes légers, sont les antitussifs les mieux connus chez la femme enceinte. Ils peuvent être utilisés quel que soit le terme de la grossesse dans le respect des posologies.
  • On préférera les spécialités ne contenant qu’un seul principe actif.
  • On évitera les antitussifs antihistaminiques anticholinergiques et les spécialités contenant des plantes.

Antibiotiques

Les antibiotiques urinaires, les Céphalosporines et les Fluoroquinolones sont détaillés. Pour les autres antibiotiques, il faut consulter la fiche de chaque molécule.

Corticoïdes

Les corticoïdes (glucocorticostéroïdes) sont utilisés par voie générale ou locale.

Certains corticoïdes ont une indication spécifique en obstétrique : prévention anténatale de la maladie des membranes hyalines (bétaméthasone = Célestène®, dexaméthasone = Dectancyl®).

En règle générale les effets indésirables systémiques des corticoïdes par voie locale sont rares à posologie usuelle en raison de leurs concentrations plasmatiques faibles.

EN PRATIQUE

Les corticoïdes peuvent être utilisés chez la femme enceinte et allaitante quels que soient leurs voies d’administration, leurs posologies et le terme de la grossesse.

Médicaments psychoactifs ou psychotropes

Prescrit et utilisé avec discernement, un médicament psychoactif permet d’atténuer ou de faire disparaître une souffrance psychique : anxiété, dépression, troubles du sommeil, maladie maniaco-dépressive, troubles délirants, etc… Un médicament psychoactif est prescrit par un médecin. Après examen, celui-ci établit un diagnostic et s’il l’estime nécessaire, détermine le traitement adapté à votre état de santé.

Les hypnotiques, les anxiolytiques, les antidépresseurs et les neuroleptiques ont une action sur le système nerveux central. Leur prise prolongée peut évoluer vers une pratique toxicomaniaque, détournée de son usage thérapeutique.

Les effets des médicaments psychoactifs diffèrent selon leur composition chimique, les doses administrées et la sensibilité individuelle du patient et la catégorie à laquelle il appartient.

En prévision d’une grossesse :

  • Programmer une consultation préconceptionnelle pour : reconsidérer l’opportunité d’une grossesse en cas de pathologie psychiatrique déséquilibrée et/ou de traitement psychotrope lourd et réévaluer le bien-fondé du traitement et le réajuster si besoin.
  • Limiter autant que possible les associations de psychotropes en vue d’une grossesse.
  • Utiliser les posologies minimum efficaces nécessaires à l’équilibre maternel.

En cours de grossesse :

  • Ne pas arrêter brutalement un traitement par psychotrope(s) lors de la découverte d’une grossesse.
  • Refaire le point sur la prise en charge régulièrement.

Où trouver de l’aide ?

Si vous vous posez des questions sur la prise d’un médicament, n’hésitez pas à en parler aux professionnels qui suivent votre grossesse.

Vous pouvez avoir recours au téléphone ou à Internet. « Drogues info service » est à votre disposition pour répondre à vos questions et pour vous aider dans votre réflexion. Vous pouvez joindre anonymement l’un de nos écoutants par téléphone tous les jours de 08h00 à 02h00 du matin au 0 800 23 13 13, appel gratuit depuis un poste fixe (au 01 70 23 13 13 depuis un portable) ou par chat.

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